Typographie et web

Choisir et utiliser une typo pour le web

La typographie appliquée au web a ses particularités. Tous les éléments d'une page web sont hébergés sur un serveur : textes, images, vidéos, sons, etc. Pour les polices de caractères, c'est un peu plus compliqué, car pour des problèmes de licences, elles ne peuvent pas être mises à disposition des utilisateurs sur le serveur.

Même s'il n'y a pas encore vraiment de standards, des serveurs sur lesquels sont stockés des Web Fonts, polices de caractères adaptées à l'affichage sur un site distant, sont une des solutions à ce problème.

Complément

Le mieux est encore d'utiliser des caractères dits Full Proof, des polices de caractères qui se trouvent sur tous les ordinateurs du monde, PC, MAC et Linux, pour être certain que le site web s'affiche avec les bonnes typographies chez tous les internautes. On sera alors assuré que la personne qui visite le site web le verra de la même manière que nous.

Typographie et web : Arial et Helvetica

À la fin des années 50, Max Miedinger, typographe suisse, est chargé de remettre au goût du jour une police de caractères Linéale de la fin du siècle précédent, Akzidenz Grotesk. Il créera ainsi la typographie suisse par excellence : Helvetica. Elle a conquis le monde entier de par son objectivité, sa neutralité, sa polyvalence et son absence toute relative de connotation, en en faisant un caractère qui peut s'adapter à n'importe quelle communication. Des journaux d'information comme Ouest-France utilisent ce caractère.

Dans les années 80, Steve Jobs, passionné de typographie, a commencé à s'assurer la licence de beaucoup de polices de caractères pour son Apple Macintosh, dont l'Helvetica. Quand Microsoft a décidé à son tour de mettre des polices de caractères dans son système Windows, beaucoup étaient alors l'exclusivité de MAC. Bill Gates a donc demandé au graphiste Nicholas Robin, de créer un caractère très semblable à Helvetica pour pouvoir l'utiliser sur Windows, ainsi naîtra Arial.

Exemple

Arial et Helvetica sont donc en quelque sorte deux frères ennemis, mais tellement semblables visuellement que la majorité des personnes ne voient pas la différence entre les deux. Ces deux typographies restent les plus répandues sur internet, même si elles ne sont pas préconisées pour des textes longs, mais sont idéales pour des textes courts, des titres ou des actualités.

Typographie et web : la petite histoire du Comic Sans

Le Comic Sans a une très mauvaise réputation dans le domaine de la typographie. Celle-ci est justifiée, car il a été dessiné en quelques heures seulement par un graphiste ayant peu d'expérience en typographie, au sein de Microsoft en 1994. Créée par Vincent Connare pour un logiciel éducatif en développement : Microsoft Bob, pour remplacer la typographie Times New Roman, utilisée initialement dans les bulles de conversation du personnage.

Pour enlever ce côté austère et coller plus à l'univers coloré et cartoon de Microsoft Bob, Vincent Connare s'est inspiré des lettrages de la bande dessinée américaine Watchmen. Il a réalisé cette police de caractère avec des moyens techniques limités, une souris et un écran basse définition. Le résultat n'est donc pas des plus qualitatifs, mais correspond bien à son utilisation prévue initialement.

Malheureusement, les dirigeants de Microsoft ont trouvé cette police intéressante et l'on distribué sur leurs systèmes, puis elle s'est retrouvée massivement sur internet, c'est pour ça qu'aujourd'hui on peut l'utiliser sur tous les ordinateurs du monde.

Exemple

Ce caractère a été utilisé à tort et à travers, du faire-part de mariage à la note interne, en passant par le logo d'une société d'ambulance ou encore les légendes de l'album officiel du Pape Benoît XVI. Ce qui fait que son utilisation est rechignée de nos jours, même si son concepteur prend cela avec beaucoup d'humour et de distance, car son projet lui a en quelque sorte échappé des mains. En tant que typographe, le meilleur conseil à donner est de ne pas utiliser Comic Sans.

Typographie et web : le Georgia et le Times

Le Times New Roman est un caractère très, voire trop répandu sur le web. Il est devenu tellement standard et banal qu'il en a perdu toute saveur. Une alternative existe, dessinée en 1993 par Matthew Carter pour Microsoft, le Georgia.

Le Times New Roman était une relecture du caractère Baskerville, adaptée aux journaux du début du siècle, le Georgia est lui aussi une relecture à la fois du Baskerville et du Times New Roman, mais cette fois-ci adaptée aux écrans. L'œil du caractère est beaucoup plus ouvert, le rendant plus lisible. Il a plus de caractère que son grand frère, il est moins banal, plus chaleureux et donc plus convivial.

Exemple

Times New Roman et Georgia peuvent donc être choisis pour tout site web, car ces caractères se trouvent sur tous les ordinateurs connectés aujourd'hui.

Typographie et web : Trébuchet et Verdana

Trebuchet, dessiné par le même concepteur que Comic Sans, est une police de caractère particulière, un peu étrange, voire bancale. Elle a été utilisée à l'époque dans les barres de titres de Windows XP, et se trouve aujourd'hui sur quasiment tous les ordinateurs du monde. Elle est aussi proposée dans les premiers choix d'Adobe Dreamweaver.

Verdana, créé par le même dessinateur que Georgia, s'inspire de Frutiger et de Myriad. C'est un caractère de la famille des Linéales qui convient parfaitement pour les titres et les textes courts.

Exemple

Verdana est un peu plus convivial et chaleureux qu'un Arial ou un Helvetica. Verdana est donc une alternative de qualité, se retrouvant de manière sûre sur tous les systèmes d'exploitation.

Complément

Il existe d'autres solutions pour pouvoir afficher n'importe quel caractère, à peu de chose près, sur un site internet, mais ces solutions ne sont pas encore absolument abouties ni standardisées et il y a encore du chemin à parcourir, notamment en termes de licence.