Crises contemporaines

Introduction

DéfinitionQu'est-ce qu'une crise économique ?

Une crise est un point de bascule. Dans le domaine des affaires, elle désigne un déclin brutal de la situation économique d'un pays ou d'une région économique. Les indicateurs d'une crise économique sont : une diminution du Produit Intérieur Brut (PIB), un chômage de masse, une augmentation du nombre de faillites, une chute du pouvoir d'achat, etc.

Crise de 2008

Les impacts de la crise de 2008 sur le commerce international (repli des marchés)

La crise de 2008 a marqué un tournant dans l'économie mondiale. D'abord, les banques ont perdu confiance en... les banques. Elles sont devenues réticentes à se prêter des liquidités. Cela a accéléré l'effondrement du marché interbancaire. Par ailleurs, dans cette crise, les banques ont accusé des pertes phénoménales. Selon le FMI, la crise a entraîné une perte s'élevant à 1 000 milliards de dollars dans le monde.

Pour restaurer leurs fonds propres, les banques ont alors décidé de vendre massivement les actifs financiers qu'elles détenaient (c'est-à-dire les actions et les obligations). Mais comme elles ont toutes pris la décision en même temps, la valeur de ces actifs a chuté. En effet, l'offre était bien supérieure à la demande. Autrement dit, il y avait peu d'acheteurs et beaucoup d'actifs financiers à vendre. C'est cet effet de dominos qui est à l'origine du krach boursier de l'automne 2008.

Du coup, les ménages ont perdu confiance en leurs banques et ont souhaité vider leurs comptes. Cela a mis de nombreuses banques d'affaires en difficulté ; certaines ont fait faillite, comme Lehmann Brothers. Cela a entraîné une paralysie du système économique tout entier. En 2009, on observe une diminution du patrimoine des ménages et une chute de la consommation. C'est ce qui va entraîner une récession durable.

Impacts de la COVID-19

Les impacts de la pandémie de la Covid-19 (réels et potentiels) sur les échanges économiques internationaux

La crise de 2008 semble toutefois minime en comparaison de celle qui résulte de la crise sanitaire mondiale. Le FMI prévoit pour 2021 une baisse du PIB mondial de 4,4 %. À titre de comparaison, en 2009, la baisse s'élevait à 0,1 %. Les conséquences de la pandémie seraient plutôt similaires à la crise financière de 1929. Un rapport des Nations Unies estime que l'investissement étranger direct mondial devrait chuter de 40 % en 2020 et il devrait encore diminuer de 5 à 10 % en 2021. La reprise n'est pas attendue avant 2022. On s'attend également à la restructuration des chaînes de valeur, avec la relocalisation, la diversification et la régionalisation.

Une conséquence des mesures de confinement, c'est le ralentissement des projets d'investissement en cours. Les perspectives de récession sur le long terme vont amener les multinationales à réévaluer les nouveaux projets. Autre impact, ce sont les bénéfices des entreprises révisés à la baisse. On a également constaté une diminution des projets de fusions et acquisitions et des projets d'investissement de création de capacités de 50 % dès les premiers mois de l'année 2020.

On estime que le commerce mondial devrait connaître une diminution de 13 % à 32 % en 2020, en raison de la pandémie de COVID-19 et de la désorganisation des activités économiques qu'elle occasionne. Cette crise va aussi laisser des traces dans le tissu socio-économique. Des entreprises ont fait faillite. La crise modifie le paysage économique et industriel. Enfin, on observe que les crises économiques marquent les esprits et conduisent à des comportements frileux et précautionneux.

Changement de leader mondial

Comment la Chine est-elle en train de s'établir en tant que potentiel nouveau leader mondial (en remplacement des USA)

Dernière tendance forte, c'est la question du prochain leadership économique. Si l'on se fie au PIB, les États-Unis gardent pour le moment la supériorité sur la Chine. Mais, si nous observons le PIB en Parité de Pouvoir d'Achat (PPA), alors la Chine a surclassé les États-Unis depuis 2014. La République populaire de Chine possède aujourd'hui beaucoup de filières industrielles essentielles. Elle a également déposé plus de demandes de brevets en 2019 que les États-Unis. Ce qui signifie qu'elle est en train d'affirmer sa supériorité aussi en matière de recherche et de développement. Enfin, dans le domaine de l'intelligence artificielle, ses investissements s'élèvent déjà 60 % des dépenses mondiales.

Pour le moment, les États-Unis gardent la maîtrise des filières technologiques stratégiques comme l'industrie spatiale. Et ils ont encore le contrôle de la monnaie d'échange internationale. Ils possèdent la première armée mondiale, ainsi qu'un réseau d'alliances étendu. Les récentes tensions entre les deux pays témoignent du rôle grandissant de la Chine. Cette dernière constitue de plus en plus une réelle prétendante au titre de première économie mondiale.