Évolution récente des flux commerciaux

Contexte

Lors des dernières décennies, l'environnement économique international a connu d'importantes mutations. Le monde bipolaire de l'après-guerre qui se cristallisait autour des protagonistes de la guerre froide (les États-Unis et l'URSS) a peu à peu laissé place à un monde multipolaire, puis à une progressive mondialisation économique, politique, financière, culturelle et sociale.

Depuis les années 80, la mondialisation connaît une accélération au fur et à mesure que les échanges entre les pays s'intensifient et que de plus en plus de pays y participent. Le monde devient plus complexe. On voit se manifester des intérêts divergents. Parmi les tendances et évolutions des flux commerciaux internationaux et des mouvements de capitaux, on peut observer une régionalisation des échanges et la multiplication des firmes qui se développent en multinationales.

Puisqu'elles constituent le cadre macroéconomique dans lequel l'entreprise évolue, il est indispensable de comprendre ces tendances économiques. Et puis, dans les années à venir, on peut s'attendre à voir de nouvelles évolutions du commerce international qui a connu des crises singulières. Celles-ci ont marqué les esprits et amènent les acteurs économiques à revoir leur comportement.

Introduction

DéfinitionQu'est-ce qu'un flux commercial ?

Un flux ou un échange commercial désigne la transaction de biens ou de services. Cette transaction s'opère entre les acteurs économiques, c'est-à-dire les entreprises de production, celles de distribution ou de service et les ménages. Les flux commerciaux désignent aussi l'ensemble des échanges commerciaux qui se produisent entre des pays.

Montée du FMI

Comment le FMI s'est-il imposé comme institution de commerce international déterminante ?

À l'origine, le Fonds Monétaire International (FMI) est un organe de régulation du système monétaire international. Il a été fondé en 1944, après que le monde ait connu plusieurs décennies de déséquilibres économiques (deux guerres mondiales et une crise financière). Sa mission est de garantir la stabilité monétaire internationale. Il veille à ce que les monnaies ne fluctuent pas trop par rapport au dollar, qui est le nouvel étalon (même s'il reste indexé sur l'or).

Dans les années 80, le FMI va connaître une montée en puissance. Cela résulte de l'abandon en 1971 de la convertibilité du dollar en or. Alors qu'il jouait jusqu'ici un rôle de second plan, il est désormais chargé d'exercer une « ferme surveillance » sur la politique de change des pays membres (ils sont 188 aujourd'hui). Cela va se traduire par le fait de mettre des conditions (des programmes de réformes de l'économie) aux pays qui souhaitent obtenir un prêt auprès du FMI. Ce dernier devient ainsi un gestionnaire de crise financière. De nombreux pays qui avaient jusqu'ici rejeté les conseils du FMI se montrent prêts à adopter ses recommandations.

Aujourd'hui, le rôle du FMI est de prévenir les crises de liquidités, c'est-à-dire le fait qu'un pays ne puisse plus payer ses importations et se retrouve en défaut de paiement. Pour cela, le FMI surveille la santé économique des pays et apporte une aide technique, ainsi que des recommandations. Si un pays fait faillite (parce qu'il importe beaucoup plus qu'il n'exporte et que sa banque centrale épuise ses réserves), le FMI peut accorder un prêt à long terme. En échange de ce prêt, le pays doit accomplir des réformes structurelles : baisse des dépenses publiques (en privatisant des entreprises publiques ou en diminuant les salaires des fonctionnaires), augmentation des recettes fiscales (plus d'impôts), libéralisation du commerce extérieur.

Mondialisation

Comment la mondialisation s'est-elle imposée comme phénomène ?

La prochaine décennie s'ouvre sur la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989. Il semble marquer la victoire du monde capitaliste sur le système communiste. Ce sont les prémices de la mondialisation. L'effondrement du bloc communiste en est le premier moteur. On entre alors dans l'économie mondiale de marché. Il n'existe plus de limites aux échanges. Les flux de biens, de services, de personnes, d'investissements et d'informations se produisent désormais à l'échelle globale.

Le deuxième moteur de la mondialisation, c'est l'essor d'Internet qui permet notamment aux entreprises d'organiser leur production qui s'étend aux quatre coins du monde, ouvrant la voie au développement des multinationales. La mondialisation a sorti des centaines de millions de personnes de l'extrême pauvreté. Elle a aussi renforcé des inégalités, les habitants des pays en voie de développement sont sous-payés pour produire des biens vendus avec une marge de profit importante dans les pays développés.

La mondialisation n'est pas un fait inéluctable. Mais c'est aujourd'hui une réalité. C'est ce qui fait que l'on peut s'acheter une paire de jeans ou commander un café chez Starbucks, que l'on parcourt son fil d'actualité Instagram avec un iPhone et que l'on peut manger des ananas toute l'année. Elle a transformé la planète en un village mondial, créant une culture mondiale.

Financiarisation de l'économie

Le phénomène de financiarisation de l'économie et son lien avec la crise de 2008 ?

Ce phénomène prend sa source à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque plusieurs pays adoptent l'idée de faire bénéficier leur population de revenus comme les retraites, le chômage ou les dividendes. La question, c'est de savoir comment financer ces revenus. Les États-Unis mettent en place un système dans lequel les entreprises collectent l'épargne des salariés et placent cet argent dans un fonds de pension.

Cela a conduit à placer une énorme quantité d'épargne sur les marchés boursiers. Les fonds chargés de gérer l'épargne des salariés ont acheté des parts d'entreprises qui leur semblaient solides et qui promettaient de forts rendements. C'est là que la machine s'emballe. Pour attirer les capitaux des fonds de pension, les entreprises sont en compétition et promettent toujours plus de rendement. Il est vrai que cet afflux d'argent permet aux entreprises d'innover, de construire de nouvelles usines, de racheter d'autres entreprises et de se développer à l'international ; elles augmentent ainsi leurs profits.

L'Europe d'abord, puis les pays du monde entier emboîtent le pas en 1985. Les entreprises cotées en Europe et ailleurs se lancent dans la course effrénée aux capitaux, en faisant des promesses de profits. Chaque entreprise acquiert des outils de contrôle et de reporting pour garantir le maximum de profit. L'économie s'est financiarisée !

Alors que la finance était à l'origine un moyen pour développer la production, assurer les retraites ou le chômage et offrir des dividendes, la logique s'inverse. La finance devient le but. Le travail est mis au service du résultat financier. Alors qu'avant l'objectif de l'entreprise était de créer de bons produits, comme des ordinateurs bien conçus et pratiques pour satisfaire les clients, l'ensemble de la fabrication et de la vente d'ordinateurs a pour but d'optimiser les profits réalisés par l'entreprise pour satisfaire... les investisseurs.

Cette course au profit connaît un point d'orgue avec la crise financière de 2008. La bulle des hypothèques éclate et avec elle, les produits financiers dérivés de ces prêts hypothécaires s'effondrent. Un nombre considérable d'épargnants se retrouvent fauchés et la perte de confiance envers les produits d'investissement est considérable. Si l'économie finit par repartir trois ans plus tard, les demandes sur la réglementation des marchés financiers et l'abolition des certaines pratiques controversées se font plus insistantes.

Pays BRICS

Comment les pays émergents (notamment les BRICS) transforment-ils le commerce international ?

Une autre grande tendance est la montée en puissance de plusieurs pays : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud (les « BRICS  ), ainsi que d'autres que l'on va désigner comme les pays émergents. Ensemble, ils rassemblent près de 50 % de la richesse mondiale. Ces pays partagent des caractéristiques communes qui sont au nombre de quatre.

D'abord, on pourrait dire que leurs habitants disposent d'un revenu intermédiaire, qui se situe entre celui des pays en voie de développement et celui des pays développés. Il représente entre 10 % (pour l'Inde) et 75 % (pour l'Europe centrale) de la moyenne de l'Union européenne (UE). Ensuite, avec un taux de croissance de leur PIB plus élevé que celui des pays dits « riches », situés entre 4 et 7 %, ils se trouvent dans une dynamique de rattrapage. C'est-à-dire que l'écart avec les pays développés se réduit constamment.

Troisième trait, les économies émergentes ont initié des transformations structurelles et institutionnelles. Elles ont profité de l'implantation d'industries et de filiales de multinationales occidentales. Portées par cette logique de transformation et d'ouverture, certaines sont aujourd'hui en mesure d'investir dans des pays étrangers. Elles participent activement à la mondialisation. Enfin, ces pays démontrent un potentiel de croissance impressionnant à moyen terme. Ils ont une influence internationale croissante.