Choisir entre méthode traditionnelle et méthode Agile
Il existe une multitude de bonnes ou mauvaises raisons pour adopter ou non une méthode Agile. Le choix peut dépendre de critères rationnels ou irrationnels.
D'un point de vue rationnel, le choix dépend de 3 groupes de facteurs : la culture d'entreprise, le projet et enfin l'équipe de projet elle-même.
Le Project Management Institute et l'Agile Alliance ont développé une méthode basée sur :
Une liste des facteurs entrant dans chaque groupe de facteurs.
Une échelle de points allant de 1 à 10. Les points de 1 à 4 sont en faveur d'Agile, ceux de 5 à 8 en faveur d'une méthode hybride, et les points de 8 à 10 en faveur des méthodes traditionnelles.
Un outil permettant de visualiser les notes obtenues et d'aider la prise de la décision de travailler en méthode Agile ou Traditionnelle.
La collecte des points est faite soit par l'utilisation de questionnaires, soit en réunion si la taille du projet et la taille de l'organisation le permettent.
Facteurs de choix
Les facteurs liés à la culture d'entreprise
La culture d'entreprise sera déterminante pour mener un projet en mode Agile. Il est nécessaire de comprendre et d'analyser :
L'adhésion qu'ont les dirigeants de l'entreprise, le sponsor ou les parties prenantes internes à l'entreprise vis-à-vis des méthodes Agile. Sans adhésion, il sera difficile de mettre en place un projet et une équipe en mode Agile.
La confiance des parties prenantes internes vis-à-vis d'une équipe Agile. Cette confiance déterminera en grande partie la possibilité pour l'équipe de s'auto-organiser.
Le pouvoir de décision qu'aura l'équipe Agile. Ce pouvoir dépend bien sûr des dirigeants de l'entreprise, mais aussi du client. Sans ce pouvoir de décision et l'auto-organisation associée, l'on ne peut pas vraiment parler d'agilité.
Exemple :
Un directeur informatique en faveur de l'agilité et une équipe de développement qui a toute la confiance de son directeur informatique sont des critères très positifs vis-à-vis d'une démarche agile.
À l'inverse, un directeur informatique qui n'a confiance que dans les méthodes traditionnelles de conduite de projet, devra être convaincu avant d'autoriser un projet en mode Agile.
Les facteurs liés au projet lui-même
Certains projets se destinent tout naturellement à être gérés en mode Agile, et d'autres non. Pour situer le projet, il est nécessaire de comprendre et d'analyser :
Le taux de changement du projet : un faible taux de changement se satisfera d'une méthode traditionnelle.
La criticité du produit ou service : une criticité forte pour l'entreprise, pour l'environnement ou pour les hommes fera pencher le choix vers une méthode traditionnelle. La criticité peut être étudiée suivant les aspects : perte de temps, perte monétaire, ou beaucoup plus grave, perte de vie humaine.
La livraison : le projet peut-il être livré de manière incrémentale ? Si oui, le client sera-t-il disponible pour tester ces incréments ? Si la réponse est non, alors une méthode Agile n'apporte pas de vraie valeur ajoutée.
Exemple :
Il est naturel pour les startup produisant un développement Web de travailler en mode Agile, cela l'est beaucoup moins dans le domaine de la construction de bâtiment ou de la construction navale, qui ne sont pas en mesure de faire des livraisons incrémentales, ou qui ne supportent que très mal le changement.
Les facteurs liés à l'équipe Agile
Vis-à-vis de l'équipe de projet, 3 facteurs devront être analysés :
La taille de l'équipe de projet : la taille idéale de l'équipe est de 10 personnes ou moins. Au-dessus, il sera nécessaire d'utiliser des méthodes de type Crystal ou SCRUM de SCRUM, voire pour des équipes très importantes (plus de 200 personnes) revenir à une méthode traditionnelle.
Le niveau d'expérience de l'équipe de projet : une équipe expérimentée Agile sera plus efficace qu'une équipe sans expérience. L'existence ou nom de facilitateur Agile dans l'entreprise pourra, dans certaines mesures, contrebalancer le manque d'expérience d'une équipe.
L'accès au client ou à son représentant : pouvoir intégrer son client ou son représentant dans les revues Agile est une obligation. Si le client ou son représentant ne sont pas disponibles, ou géographiquement éloignés, les méthodes traditionnelles pourront être privilégiées.
Exemple :
Un client indisponible pour les réunions Agile contrarie les valeurs Agile telles que la collaboration avec les clients ou l'adaptation au changement.
Exemple : Outil de visualisation des facteurs et aide à la décision
L'outil de visualisation ne permet pas une décision automatique pour l'utilisation ou non d'une méthode Agile. Ce n'est qu'un outil d'aide à la décision qui permettra de discuter les facteurs en faveur ou en défaveur d'Agile et permettra de prendre la bonne décision.
Dans cet exemple de visualisation des facteurs, le point qui pourrait nous éloigner de l'utilisation de la méthode Agile est l'Adhésion au mode Agile. Ce point sera donc à discuter avec la direction de l'organisation par exemple en faisant intervenir un « Coach » Agile pour présenter les avantages et inconvénients du mode Agile. Dans le cas contraire, le projet devra être géré de manière hybride. Hybride dans ce contexte signifie qu'une partie du projet sera gérée de manière traditionnelle, le reste étant en méthode Agile.