« Histoire et sociologie des médias : l'affiche »

Au XXI^e siècle, l'affiche fait toujours partie des médias. Mais elle s'inscrit comme un mode de déclinaison des visuels, qui doivent s'adapter à des campagnes globales utilisant d'autres médias imprimés (flyers, bannières, brochures, etc.), ainsi que la télévision et surtout internet.

Les affiches classiques restent des références qui font l'objet de collections, d'expositions, et de réappropriation par de nouvelles générations de publicitaires, mais également d'artistes qui ont intégré ces objets comme faisant partie de leur culture.

L'affiche traditionnelle fait cependant toujours partie des références culturelles. Comme objets de patrimoine, elles intègrent des collections privées ou publiques. Comme objet de documentation et de recherche, elles sont numérisées et répertoriées par des fonds documentaires pour leur préservation et comme potentiel d'études scientifiques.

Comme objets culturels, elles servent d'inspiration à des publicitaires qui exploitent leur caractère vintage, à des artistes et à des bricoleurs numériques qui les animent, les détournent ou les réinventent comme les créateurs de typographies.

À partir des années 2000, les artistes sont à nouveau sollicités pour créer des visuels au sein d'agences, ou ils s'approprient l'esthétique de l'affiche sans être affiliés à des marques. Le numérique permet à la fois de créer et de diffuser les créations. Cette imprégnation de la culture de l'affiche dans la culture populaire est une forme de dépassement des productions « consommatistes » : les affiches publicitaires considérées comme des objets culturels côtoyant des affiches strictement orientées comme des outils de réclame.

Entre l'un et l'autre, c'est un dialogue qui s'est instauré, interrogeant de façon plus ou moins consciente les audiences et leur statut, glissant de l'objet de la consommation au sujet d'une co-production culturelle puisque la publicité n'existe pas sans les consommateurs.