Le système d'information

La croissance exponentielle de données

Le Big Data

De nouvelles sources de données

L'ère numérique est caractérisée par cette croissance exponentielle de la création de données et des technologies qui permettent de les traiter afin d'en retirer de l'information.

L'évolution de l'ère numérique repose sur la capacité à toujours mieux exploiter les informations existantes et à exploiter de nouvelles sources d'information. C'est ce que l'on appelle généralement le big data.

Le terme de « Big Data » (« mégadonnées » en français) désigne la masse des données numériques, toutes sources confondues, générées par l'usage des nouvelles technologies apparues dans les années 2000. L'émergence du Big Data amène également de profonds bouleversements au sein même des organisations et des entreprises.

Les 5V du big data

En 2001, Douglas Laney a analysé le Big Data à travers une liste très simple de trois « V », ensuite élargie à cinq « V » :

  1. Volume car dans les systèmes d'information en place dans les entreprises, les masses de données à traiter sont sans cesse croissantes (en 2018, la quantité totale de données sur la planète était estimée à 33 zettaoctets (1 Zo = 1021 octets), et ce chiffre devrait passer à 175 Zo d'ici à 2025).

  2. Vitessecar le traitement des données doit se faire souvent en temps réel ou le plus vite possible.

  3. Variété car les données sont de formats très variés et pas toujours structurées.

  4. Véracité des données menacée par les diversités des points de collecte, par la multiplication des formats de données et par l'activité des robots et faux profils innombrables sévissant sur Internet.

  5. Valeur des données dans un contexte d'infobésité, car il s'agit d'être capable de se concentrer sur les données ayant une réelle valeur et étant actionnables.

Les données deviennent primordiales et clés pour la prise de décision en entreprise : elles permettent avec les chiffres et les analyses de construire des stratégies efficaces et d'être plus pertinent tant sur des problématiques internes que dans la démarche de relation client.

L'internet des objets (IoT) comme consécration du Big Data

Il existe un lien évident entre le Big Data et l'internet des objets, car à mesure que le nombre d'objets connectés augmente, le volume de données générées par l'internet croît de manière exponentielle.

Porter ne parle pas d'objets connectés, mais d'Objets Connectés Intelligents (« SMART, CONNECTED PRODUCT »), qui sont composés de trois éléments :

  • Les composants physiques d'un Objet Connecté Intelligent comprennent les parties électriques et mécaniques du produit.

  • Les composants intelligents incluent les capteurs, microprocesseurs, le stockage de données, les logiciels embarqués et souvent le système d'exploitation, et l'interface utilisateur.

  • Les composants de connectivité comprennent les ports, antennes et protocoles permettant une communication filaire ou sans-fil avec l'environnement de l'objet.

Un des exemples les plus connus d'IoT est sûrement l'« assistant numérique » Home de Google. Outre qu'il permette d'accéder à des prévisions météorologiques ou d'écouter de la musique, il peut également être connecté à d'autres appareils connectés (possibilité d'allumer et d'éteindre via commande vocale la lumière d'ampoules « intelligentes » connectées).

Selon l'Idate (2016), 36 milliards d'objets seront connectés à Internet d'ici 2030 contre 8,4 milliards en 2017.

Transition numérique

Le big data et l'arrivée progressive de l'IA nécessitent de disposer d'un expert de l'exploitation des données, le data scientist. Ce dernier doit savoir extraire de ces mégadonnées de la valeur ajoutée via ses connaissances en informatique et en mathématiques.

1. La transition numérique concerne tous les secteurs d'activité et les structures de toute taille.

Le mouvement de transition numérique n'épargne aucun secteur d'activité :

  • Le secteur de la banque et de l'assurance doit faire face à l'émergence d'opérateurs 100% en ligne (HelloBank, Direct Assurance, etc.) et au développement de services en ligne pour les clients, avec un corollaire qui se traduit par la fermeture d'agences physiques.

  • Le tourisme utilise le big data dans l'optique de proposer des offres toujours plus personnalisées aux voyageurs.

  • Sanofi et Google ont pour projet de créer un futur laboratoire « virtuel », afin de dynamiser la capacité d'innovation du laboratoire français grâce à une meilleure exploitation de données. Ce projet impactera toute la chaîne de valeur du médicament et des traitements de Sanofi, en partant d'une approche plus ciblée des patients et des maladies, jusqu'à la commercialisation, en passant par les processus de production. On estime que le big data dans les essais cliniques pourrait peser jusqu'à 4 milliards de dollars à l'horizon de 2025.

La blockchain

Les technologies de la blockchain ne sont pas une nouvelle mode de la transition numérique.

La blockchain (chaîne de blocs) est « une base de données transactionnelle distribuée, comparable à un grand livre comptable décentralisé et partagé, qui stocke et transfère de la valeur ou des données via Internet, de façon transparente, sécurisée, et autonome car sans organe central de contrôle. Ce registre est actif, chronologique, distribué, vérifiable et protégé contre la falsification par un système de confiance répartie (consensus) entre les membres ou participants (nœuds). » (Leloup, 2017)

Le principal atout de la blockchain est qu'il élimine ainsi le besoin de confiance entre individus qui interagissent entre eux. Cet atout ouvre la voie à de très nombreuses utilisations telles que la vérification de l'identité, l'enregistrement de tout type de propriété, à savoir l'immobilier ou la propriété intellectuelle, l'automatisation du processus contractuel ou les transferts de fonds quasi instantanés.

ExempleEDF, Engie, La Poste et la Caisse des dépôts s'allient dans la blockchain

EDF, Engie, La Poste et la Caisse des dépôts ont lancé au second semestre de l'année 2019 une société autonome qui proposera un service de certification d'authenticité de documents basée sur la technologie blockchain. Concrètement, le service permettra de garantir que les attestations de domicile et les factures électroniques, exigées dans le cadre de différentes démarches administratives, sont bien émises par les sociétés EDF et Engie. La technologie blockchain, grâce à ses propriétés de transparence, de sécurisation et son caractère distribué, est particulièrement bien adaptée au cas d'usage que représente la certification de documents et de données. « Nous sommes des sociétés émettrices de documents porteurs de droits et de grands groupes en qui les Français ont confiance », explique Olivier Senot, le directeur de développement de Docapost, la branche numérique de La Poste. Une première démonstration de l'infrastructure sera présentée au salon Vivatech.

« La CDC sera investisseur dans la structure et apportera ses compétences et son savoir-faire en matière de gestion des données et de connaissance clients. Nous n'émettrons pas de documents, nous serons un nœud du réseau », explique de son côté Nadia Filali, directrice des programmes blockchain de la CDC. »

Source : Le Figaro, mai 2019.

L'intelligence artificielle (IA)

L'IA doit son essor récent aux progrès spectaculaires des technologies d'apprentissage automatique (« machine learning »), donnant aux ordinateurs la capacité d'apprendre et de s'améliorer de manière autonome.

L'IA peut se définir comme l'« ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine. »

Pour l'économiste américain Richard Baldwin, « l'intelligence artificielle n'épargnera aucun métier ». Les sept plus grandes entreprises de la technologie mondiale ne s'y sont pas trompées puisqu'elles ont investi plus de 100 milliards USD en 2018 en R & D dans l'IA.

L'IA est donc un outil très puissant qui aura un impact sur toute la chaîne de valeur : le marketing, la logistique, la production, etc.

  • Un assureur pourra collecter davantage de données, grâce à la généralisation de la voiture autonome et de la maison connectée. Ceci aura des conséquences majeures sur la nature des risques assurés. Dans la maison, les objets connectés joueront un rôle préventif (les nombreux capteurs pourront détecter une fuite d'eau par exemple).

  • Les modèles prédictifs permettront aux professionnels de santé de diagnostiquer plus efficacement les maladies graves et favoriser un meilleur suivi des patients, ce qui devrait faire baisser les coûts de santé.

L'IA sera aussi un outil d'aide à la prise de décision, ce qui veut dire que les managers vont pondérer différemment leurs différents rôles en devenant moins gestionnaires mais plus mobilisateurs (ils deviendront des « coachs »).

Système d'information et organisation

Le rôle transversal du système d'information (SI)

Selon Reix, « un système d'information est un ensemble organisé de ressources : matériel, logiciel, personnel, données, procédures permettant d'acquérir, traiter, stocker, communiquer des informations (sous forme de données, textes, images, sons, etc.) dans des organisations ». Ces ressources sont interreliées.

La fonction Système d'Information (SI), qui a la charge conjointe de la gestion du système d'information et du management des technologies de l'information, fait partie des fonctions support qui fournissent des moyens complémentaires nécessaires à l'exercice des activités principales.

Une organisation possède clairement toutes les caractéristiques des systèmes tels qu'ils ont été définis dans la théorie générale des systèmes. Comme tout système, elle est composée de plusieurs sous-systèmes interagissant entre eux.

En l'occurrence, il y en a trois:

  • Le système de production réalise la production physique des biens et des services. Son activité est contrôlée par le système de décision. Il est relié à l'environnement par des flux physiques externes et aux autres sous- systèmes par des flux internes d'information.

  • Le système de décision (appelé aussi système de pilotage) assigne à l'entreprise ses objectifs. Il analyse l'environnement et le fonctionnement interne de l'entreprise. Il assure le contrôle des tâches et assure la régulation du système. Il est relié aux autres sous-systèmes par des flux internes d'information.

  • Le système d'information joue un rôle central et transversal puisqu'il alimente l'entreprise en informations. Pour cela, il mémorise les informations, les traite et les communique aux deux autres sous-systèmes auxquels il est relié. Toutes les informations de l'entreprise, d'origine externe ou interne, passent donc par le Système d'Information.

Le système d'information remplit donc quatre fonctions :

  • Collecter des données : grâce à la mise en place de capteurs d'informations.

  • Traiter les données afin d'extraire les données pertinentes.

  • Stocker les données dans des fichiers ou des bases de données afin de rendre les informations accessibles.

  • Communiquer les données en sélectionnant des réseaux de transmission et des bénéficiaires.

Les systèmes d'information (SI) étaient constitués d'applications spécifiques séparées (gestion de production, gestion commerciale, etc.), pour améliorer l'échange d'informations entre les différentes fonctions de l'entreprise, il est devenu crucial de mettre en œuvre des systèmes intégrés. Selon Bidan (2004), « l'intégration a pour objectif la coopération des applications au sein d'un système unique et pour caractéristique une base de données logique unique ».

Cette intégration implique alors l'existence de l'unicité de la base de données partagée par toutes les applications afin d'éviter les risques d'incohérence et de redondance existant lors des multiples opérations de traitement de données et d'harmoniser aussi les différents processus de l'entreprise. Ceci s'est traduit concrètement par l'avènement de progiciels de gestion intégrés que sont les Entreprise Ressource Planning « les ERP ».

Les tableaux de bord

Le tableau de bord est un outil de pilotage d'une entreprise présentant synthétiquement les activités et les résultats de l'entreprise par processus, sous forme d'indicateurs de performance permettant de contrôler la réalisation des objectifs fixés et de prendre des décisions nécessaires, selon une périodicité appropriée et dans un délai limité.

Ce tableau de bord a plusieurs objectifs associés :

  • Permettre aux décideurs d'identifier les écarts le plus rapidement possible et d'effectuer des actions correctives.

  • Favoriser la communication interne : les tableaux de bord sont des outils de communication avec la hiérarchie (justification de certaines difficultés rencontrées).

  • Être également un outil de motivation au sein de l'entreprise, en mettant en lumière les objectifs de l'entreprise et sa stratégie.

  • Favoriser l'apprentissage continu en recherchant constamment à améliorer la performance de l'entreprise.

Il est possible de distinguer 3 types de tableau de bord :

  • Le tableau de bord stratégique (balanced scorecard) axé sur la stratégie de l'entreprise (outil de pilotage à long terme).

  • Le tableau de bord budgétaire, qui consiste à comparer les prévisions budgétaires et les chiffres réels (outil de pilotage à moyen terme).

  • Le tableau de bord opérationnel, qui permet de suivre l'avancement des plans d'actions mis en place par le chef ou la direction de l'entreprise (outil de pilotage à court terme).