Points de vigilance au moment de la diversification alimentaire

Points de vigilance à prendre en compte

RappelLes principaux allergènes

Comme nous l'avons vu précédemment, il est désormais recommandé d'introduire les aliments potentiellement allergènes entre 4 et 6 mois révolus, que l'enfant soit à risque d'allergie du fait de son histoire familiale ou non.

FondamentalLes aliments à risque

Un certain nombre d'aliments ne sont pas adaptés à l'alimentation des enfants de moins de 3 ans pour diverses raisons :

  • Les petits aliments de forme cylindrique ou sphérique qui résistent à l'écrasement, les fruits à coque, l'arachide et les grains de raisin ne doivent pas être consommés entiers, en raison du risque d'étouffement. Ils doivent donc être coupés, broyés ou réduits en poudre selon l'âge de l'enfant.

  • Le café, le thé, les sodas caféinés et les boissons dites énergisantes sont à éviter du fait de leur teneur en caféine.

  • Les produits à base de chocolat sont à limiter du fait de leur teneur en nickel.

  • Les produits à base de soja sont à limiter du fait de leur teneur en génistéine.

Attention

Attention à ne pas donner de viandes, de poissons, de coquillages ni d'œufs crus ou peu cuits.

Il est nécessaire de bien faire cuire à cœur toutes ces sources de protéines, y compris les viandes hachées ou les produits à base de viande hachée pour réduire le risque microbiologique.

De manière générale, tous les plats déjà préparés ou cuisinés par vos soins et proposés au bébé sont à bien réchauffer pour détruire un maximum de bactéries qui auraient pu se développer lors du refroidissement.

Sel et sucre

Les reins du bébé ont du mal à éliminer le surplus de sel à cause de leur immaturité. En effet, ils le filtrent 3 fois moins que les reins adultes. Il est donc important de limiter l'apport en sel.

Le sel est néanmoins nécessaire à l'organisme, mais une bonne partie est déjà apportée naturellement par l'alimentation. Donc, avant 3 ans, évitez de saler les plats. En revanche, n'oubliez pas les herbes aromatiques et les épices douces qui peuvent tout à fait agrémenter vos recettes.

Concernant le sucre, même combat. Le sucre est une source d'énergie, mais aujourd'hui il se cache un peu partout, même dans les plats cuisinés. Il n'est pas question de le diaboliser, mais de faire attention et de le consommer avec modération.

Il n'y pas besoin de sucrer un yaourt ou une compote, qui le sont déjà naturellement. Habituez votre enfant au vrai goût des aliments dès le plus jeune âge, pour qu'il puisse profiter d'un bonbon ou d'un vrai plaisir sucré occasionnellement.

Particularités liées à la diversification alimentaire

AttentionPas de miel avant 1 an

Le miel contient des spores qui sont susceptibles de transporter de la toxine botulique, responsable du botulisme, qui peut provoquer de la constipation, mais aussi des troubles neurologiques sévères. Le nourrisson a une flore fragile et un système immunitaire encore immature, qui ne lui permettra pas de combattre cela. Attendez donc un an pour qu'il n'y ait plus de danger.

Dans la catégorie des produits sucrés, il faut limiter au maximum les produits contenant des édulcorants pour les bébés. Il s'agit de l'aspartame, de l'acésulfame de potassium ou acésulfame K, du sucralose ou des polyols comme le sorbitol, le mannitol ou le xylitol. Ces édulcorants se retrouvent généralement dans des produits allégés, comme les laitages allégés ou 0 %, les confitures allégées, les boissons light, les sucrettes, les crèmes desserts allégées, les bonbons ou chewing-gums sans sucre et autres.

FondamentalNéophobie alimentaire

Il est important d'évoquer un stade de développement normal de l'enfant qui vous évitera bien des tracas plus tard si vous en êtes informé : la néophobie alimentaire. Entre 18 et 24 mois, l'enfant s'affirme, commence à dire « non » et c'est tout à fait normal. Cette période de néophobie alimentaire est généralement présente entre les 2 ans et les 6 ans de l'enfant, voire même jusqu'à ses 9 ans. Cela se caractérise par une moindre acceptation de certains aliments nouveaux et le refus d'autres, appréciés auparavant. Les aliments appréciés avant 2 ans peuvent également être rejetés. L'enfant peut devenir sélectif et difficile.

La période entre la diversification et le début de la néophobie alimentaire est donc un moment propice pour faire découvrir à l'enfant un maximum d'aliments, en particulier les fruits et les légumes. Pour permettre une meilleure consommation après l'âge de 6 ans et un désir accru de goûter de nouveaux aliments, il faut varier tous les jours les fruits et les légumes et proposer une exposition répétée de ces fruits et légumes sous différentes formes, assaisonnements, place dans le repas ou autre.

Exemple

Prenons l'exemple de la carotte. Vous pouvez la présenter sous forme d'une soupe, d'une purée, de carottes sautées avec des épices, de carottes râpées en entrée, de bâtonnets de carottes à tremper dans une sauce à l'apéritif ou autre.

Attention

Si des difficultés alimentaires persistent ou se mettent en place comme :

  • Des hypersensibilités,

  • Des difficultés ou des refus de téter,

  • Une absence ou une faible exploration orale,

  • Une présence de haut-le-cœur,

  • Un refus de la cuillère ou des morceaux au-delà de 16 mois,

  • La mise en place de stratégies aux repas comme des mouvements d'évitement,

  • La faible prise de poids,

  • L'absence de plaisir alimentaire ou encore l'hyper sélectivité avec un répertoire alimentaire restreint à moins de 20 aliments.

Il est important de consulter un spécialiste en nutrition pédiatrique, car l'enfant présente peut-être des troubles de l'oralité. Ces troubles sont définis comme une altération de la consommation des aliments qui n'est pas adaptée à l'âge et qui est associée à des problèmes médicaux, nutritionnels, des compétences alimentaires et/ou un dysfonctionnement psychosocial pendant plus de 2 semaines.