État des lieux du sport féminin en France

Du droit de vote au ministère des Sports

À la Libération, les Femmes françaises obtiennent enfin le droit de vote et le 24 juin 1946, Andrée Vienot est nommée Sous-secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports. Si son mandat ne durera que 7 mois, elle est néanmoins une pionnière. Elle créera notamment le corps des Inspecteurs de l’Éducation nationale avant de démissionner de ses fonctions politiques en janvier 1947 après les décès de sa mère et de son mari, afin de se consacrer à ses enfants. Trente-quatre ans plus tard lui succèdera Edwige Avice (1981-1984), suivie de Frédérique Bredin, Michelle Alliot-Marie, Marie-George Buffet, Roselyne Bachelot, Rama Yade, Chantal Jouanno (première ex-sportive à ce poste), Valérie Fourneyron puis Laura Flessel et Roxana Maracineanu, toutes deux médaillées olympiques.

Terrains de jeu à conquérir

Au cours du XXe siècle, la pratique sportive s’ouvre aux femmes issues des classes moyennes et ouvrières. La féministe Marie-Thérèse Eyquem se bat pour la démocratisation du sport afin d’en faire « une activité indispensable à toute femme qui veut mieux se porter, garder l’élasticité musculaire et augmenter son tonus. »

À partir des années 70, les études féministes dans le domaine du sport ont commencé à se développer. Principalement en Amérique du Nord et en Angleterre. En France, l’État contre-indique la pratique du rugby aux femmes jusque dans les années 70, et le football féminin reste très marginal. Leur présence dans les médias sportifs est à peine visible, et si le premier Tour de France féminin a été organisé en 1955 (5 étapes et 41 femmes au départ), et remporté par l’Anglaise Millie Robinson avec une moyenne de 38 km/h. Il faudra attendre 1984 pour revoir des femmes cyclistes tenter le tour de l’Hexagone. L’expérience durera 5 ans (84-89) avant d’être abandonnée, reprise puis de nouveau écartée « faute de sponsors » avant, en 2022, de connaître une nouvelle édition.

Données statistiques sur la place des femmes dans les sports français

En France, les femmes ont 2 fois moins accès que les hommes à la pratique sportive dans certains territoires. Le taux de licenciées féminines dans certaines fédérations sportives très populaires est de seulement 4 %. Et seuls 20 % des femmes qui font du sport le font dans un club. Un sondage a été réalisé pour la radio RTL sur le suivi et la pratique du sport féminin en France. Cette enquête a été réalisée entre le 29 et le 30 janvier 2020 sur internet (source : RTL). Au total, 1 005 Françaises âgées plus de 18 ans qui ont participé à la réalisation de ce sondage. D’après ce sondage, il y a plus de sportives que de sportifs. On compte désormais 53 % des femmes qui pratiquent le sport « contre » 49 % des hommes.

Le « rapport de force » de 2016 était exactement l’inverse. C’est en 2018 que les tendances ont commencé à changer avec la présence des femmes dans la plupart des sports pratiqués en France. On note toutefois une grande disparité au sein de certaines pratiques. Les femmes sont également plus nombreuses dans les salles de sport.

Les femmes dans les instances dirigeantes des fédérations françaises

Bureaux nationaux de la Fédération française de football : 8,3 %

Bureaux nationaux de la Fédération française de tennis : 33,3 %

Bureaux nationaux de la Fédération française de handball : 33,3 %

Bureaux nationaux de la Fédération française de boxe : 16,7 %

Licences délivrées à des femmes dans les fédérations sportives en 2018 : 38,5 %

Part de femmes dans la Fédération française de danse en 2014 : 85,9 %

Part de femmes dans la Fédération française de football en 2014 : 5,3 %

Part de femmes dans la Fédération française de rugby en 2014 : 5,3 %

Source : SÉNAT