Ce que l'empathie n'est pas
Dans l'étude des relations entre les individus, l'empathie est une notion à part entière, différente de la sympathie, de la compassion, l'altruisme...
Définition : Sympathie
L'empathie n'est pas la sympathie.
La sympathie est une empathie augmentée, jusqu'à "souffrir avec" l'autre. La sympathie est spontanée et bien sûr affective. Dans l'empathie, elle est tout aussi sincère mais plus distanciée et souvent motivée par la volonté de communiquer. Selon Wispé : "[...] l'empathie est un mode de connaissance ; la sympathie est un mode de rencontre avec autrui. ".
Définition : Compassion
L'empathie n'est pas de la compassion.
La compassion ne possède pas cette composante poussant à agir pour améliorer le sort d'autrui. Elle se résume à une affliction, une peine pour les souffrances d'autrui, le partage voire le co-portage de la souffrance d'autrui.
Définition : Contagion émotionnelle
L'empathie n'est pas de la contagion émotionnelle.
La contagion émotionnelle mène les interlocuteurs au même état affectif. Il n'existe pas de distance entre soi et autrui comme il est observé dans l'empathie.
Complément : Citation
Boris Cyrulnik (psychiatre français) nous donne dans son essai avec Edgar Morin (sociologue) Dialogue sur la nature humaine une idée juste de l'empathie : « En tant qu'homme j'appartiens à la seule espèce vivante capable de me figurer les représentations de l'autre. Je suis alors contraint à partir à la découverte du monde mental de l'autre, de ses théories, de ses représentations et de ses émotions. Je suis donc forcé à ne pas vivre dans un seul monde – sinon je me transforme en dictateur – et si par malheur le pouvoir politique m'est accordé, je peux imposer ma vision du monde qui va détruire la société au nom d'une vision cohérente qui est la mienne. Ce qui signifie au fond que l'empathie propose peut-être la seule justification morale à être ensemble. Cette morale fondée sur le plaisir, le désir de découvrir des théories et les représentations des valeurs de l'autre s'oppose aux morales perverses. »